- Figures argentines -

 

Quatuor à cordes inventif et généreux, les Voce créent depuis 20 ans un chemin artistique hors des sentiers battus, multipliant les aventures au croisement des esthétiques et des disciplines. Après Ceci n’est pas un tango, un concert dansé pour lequel le quatuor crée la musique de Gabriel Sivak , ils poursuivent l’exploration des mondes sonores argentins traversés par des figures d’hier et d’aujourd’hui. Aux côtés de leur complice de haut vol, le bandéoniste Jean-Baptiste Henry et du grand guitariste argentin Pablo Márquez, ils questionnent des chefs-d’œuvre d’Alberto Ginastera en associant à cette figure tutélaire une nouvelle génération de compositeurs comme Fernando Fiszbein et Gabriel Sivak. Avec ces Figures Argentines, les artistes mêlent ingénieusement inspirations savantes et populaires, œuvres originales, créations ou relectures de thèmes traditionnels.

Le projet Figures Argentines a fait l’objet d’une résidence de création autour de la pièce « Gardel picado » à l’Abbaye de Royaumont, puis d’une tournée en Argentine à Buenos Aires et Rosario au printemps 2023; tournée incluant également une résidence de travail avec le légendaire bandoneoniste argentin Dino Saluzzi. Une seconde résidence de travail est prévue au printemps 2024 au Domaine d’Augerville, dans le cadre de la première édition des ÉCLATS MUSICAUX.

Fernando Fiszbein

Né en Argentine à Buenos Aires en 1977, Fernando Fiszbein, a commencé ses études musicales à l’âge de douze ans et est titulaire d’un diplôme de guitare au conservatoire Juan José Castro de Buenos Aires.

Parallèlement, il a étudié, entre 1994 et 2000, l’harmonie, le contrepoint, l’orchestration et la composition avec Gabriel Senanes. En 2000, Fernando Fiszbein s’installe en France et poursuit ses études de composition avec Ivan Fedele au CNR de Strasbourg, où il obtient le prix de composition mention très bien.

En 2007, il réalise le cursus 1 d’informatique musicale de l’IRCAM. En 2010 il obtient un Master en Composition du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il étudie avec Frédéric Durieux, Marc-André Dalbavie, Michaël Lévinas, Claude Ledoux, Luis Naòn, Yann Geslin et Tom Mays. Ses compositions ont reçu 11 prix internationaux et ont été interprétées par les orchestres du CNSMDP, OLC, Lamoureux, Philharmonique de Strasbourg, de la Réunion et de la ville de Thessaloniki et par différents ensembles comme Aleph, Almaviva, Alternance, quatuor Arditti, Aton, le Balcon, Court-circuit, Dédalo, quatuor Diotima, Divertimento, l’Instant Donné, les solistes de l’Ensemble Intercontemporain, KDM, Multilatérale, MDI, SMASH et Uruboros.

Son première opéra, « Avenida de los Incas 3518 », dont il est aussi librettiste a été créé par l’ensemble Le Balcon dirigé par Maxime Pascal en 2015 au Théâtre de l’Athénée, l’Opéra de Lille, et le Centre Culturel Kirchner de Buenos Aires.

Son deuxième opéra, Cosmos d’après le roman de Witold Gombrowicz, lauréat d’une bourse d’aide à l’écriture de la DGCA a été créé en 2022 à la B !ME, Biennale des Musiques exploratoires de Lyon avec Le GRAME et L’Ensemble 2e2m dans une mise en scène de Jacques Osinski.

Il fonde en 2013 l’Ensemble Carabanchel, réunissant des figures clé de la musique contemporaine, des musiques populaires latino-américaines et du jazz.

Il a composé la musique de « Place publique » et « Au bout du conte », films d’Agnès Jaoui et accompagne régulièrement celle-ci lors de concerts.

On a ainsi pu le voir dernièrement aux côtés de la comédienne chanteuse sur la scène du Théâtre de l’Atelier dans le spectacle Dans mon salon.

Ensemble, ils écrivent le livret du troisième opéra de Fernando : L’Homme qui aimait les chiens d’après le roman de Leonardo Padura.


Pablo Márquez

Considéré comme l’un des musiciens les plus accomplis et complets de la scène actuelle, Pablo Márquez porte la guitare à des niveaux d’expression rares, alliant spontanéité et une profonde rigueur intellectuelle. L’étendue hors du commun de son répertoire, qui embrasse le spectre historique complet depuis les toutes premières publications pour luth et vihuela jusqu’aux œuvres contemporaines les plus récentes et sophistiquées –qui lui sont souvent dédiées–, fait l’objet d’une admiration unanime.

Son nom est toujours associé à une sonorité sans égale dont les nombreux enregistrements chez ECM et d’autres labels témoignent. De fait, chacun de ses registres est devenu une référence, quel que soit le répertoire gravé. En attestent des récompenses telles que le Grand Prix du Disque Charles Cros ou le Prix Amadeus, ainsi que les innombrables réactions de la presse.

Ainsi, au sujet de Musica del Delphin, son premier disque chez ECM qui fit sensation en 2007 -par ailleurs le tout premier enregistrement de guitare classique de ce label mytique-, le New York Times écrivait : Pablo Márquez est un avocat éloquent de la maîtrise contrapuntique et du sens de la virtuosité chez Luys de Narváez. Au sujet de Die Nacht, son disque Schubert avec Anja Lechner, Die Zeit écrit : Anja Lechner et Pablo Márquez éclairent la nuit avec Schubert. De son côté, El Cuchi bien temperado, dédié à la musique de son compatriote Gustavo Leguizamón, figure parmi les 100 meilleurs enregistrements (tous genres confondus) de l’année 2015, sélectionnés par le journaliste américain Ted Gioia pour le Los Angeles Times. Quant à son dernier registre avec le pianiste Jan Schultsz, dédié aux oeuvres pour guitare et fortepiano de Giuliani, Hummel et Moscheles, il a été décrit comme Un paradis enchanté par le Süddeutsche Zeitung. Sa discographie inclut en outre les premiers enregistrements d’œuvres concertantes telles que Chemins V de Luciano Berio (avec Dennis Russel Davies et l’Orchestra della Svizzera italiana), A fuoco de Luca Francesconi (avec Susanna Mälkki et l’Ensemble Intercontemporain) et Hanbleceya de Zad Moultaka (avec Lorraine Vaillancourt et le Nouvel Ensemble Moderne de Montréal). Un deuxième enregistrement live de Chemins V de Berio (avec le WDR Sinfonieorchester de Cologne et Jean-Michaël Lavoie) reçut le prestigieux Preis der deutschen Schallplattenkritik.

Pablo Márquez a fait ses études de guitare en Argentine avec Jorge Martínez Zárate et Eduardo Fernández. A l’âge de vingt ans il remporte à l’unanimité le concours Villa-Lobos de Rio de Janeiro et celui de Radio France à Paris, la plus préstigieuse compétition guitaristique d’alors. Musicien complet, il étudie la direction d’orchestre avec Rodolfo Fischer et Peter Eötvös, et suit l’enseignement du légendaire pianiste György Sebök qui marquera profondément son évolution artistique. Sa carrière s’épanouit dans plus de 40 pays, étant acclamé dans les plus belles salles (Concertgebouw d’Amsterdam, Elbphilharmonie d’Hambourg, Teatro Colón de Buenos Aires, Théâtre du Châtelet à Paris…), dans de grands festivals (Aix-en-Provence, Avignon, Ultraschall à Berlin, Musica à Strasbourg, San Sebastián…), aussi bien en récital qu’en partenariat avec Patricia Kopatchinskaja, Dino Saluzzi, María Cristina Kiehr, le Rosamunde Quartett, Anne Gastinel, Mario Caroli. Il apparaît comme soliste avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre de la Radio Bavaroise, le Nordwestdeutsche Philharmonie, l’Orquesta Sinfónica Nacional de Colombia ou l’Orquesta de Valencia.


Jean-Baptiste Henry

Jean-Baptiste Henry commence à étudier le bandonéon dès l’âge de huit ans auprès de César Stroscio, co-fondateur du Cuarteto Cedrón, au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Gennevilliers. Très tôt, il multiplie les expériences musicales auprès de célèbres musiciens comme Pino Enriquez ou encore Juan-José Mosalini.

En 2004, après avoir obtenu le premier prix de bandonéon avec les félicitations du jury, il s’installe en Argentine pour s’enrichir de nouvelles expériences musicales, culturelles, et humaines. À Buenos Aires, il suit les master-class du Maestro Julio Pane et se produit principalement avec l’ensemble La Otra Esquina. De retour en France, il intègre le Grand Orchestre de Mosalini avec lequel il parcourt l’Europe et joue dans les salles les plus prestigieuses (les Konzerthaus de Vienne et de Berlin, les Philharmonies de Hambourg et du Luxembourg, La Comédie de Reims, l’Arsenal de Metz, la Filature de Mulhouse... En 2008, il participe au spectacle mondialement connu Tanguera qui se produit durant un mois au Théâtre du Châtelet à Paris au coté du célèbre bandonéoniste Lisandro Adrover.

Parallèlement, il poursuit sa carrière internationale en tant que soliste dans de nombreux orchestres. Il se produit alors en Italie, Pologne, La Réunion, Algérie, Tunisie, Maroc, Pays Bas, Belgique, Allemagne, Slovénie, Roumanie et Filande...

Depuis 2011, il a participé à quatre tournées au Japon aux côtés de la chanteuse Ana Saeki et du guitariste Alejandro Schwarz (Osaka, Nagoya, Tokyo, Kobe, Hiroshima...). Passionné de création, il est à l'initiative de nombreux projets dont French Tango Connection, pour lequel il compose des thèmes inspirés de la musique d’Argentine, à la recherche d’un nouveau son, reflet de son goût pour le métissage musical.

Sa rencontre avec Nino Laisné l’a amené à participer au spectacle Romances inciertos, un autre Orlando, dédié aux musiques anciennes espagnoles, et créé en collaboration avec le chorégraphe François Chaignaud. Ensemble ils ont donné quasiment 100 représentations en trois ans, notamment au Festival d'Avignon et au Théâtre National de Chaillot à Paris. En 2020, ce spectacle sera en tournée en Australie, en Asie, au Canada et en Amérique du Sud.